Miroir, mon beau miroir


Synthèse des 26 000 réunions publiques, des enquêtes complémentaires auprès des publics les moins présents dans les débats - les parents et les jeunes en particulier -, des contributions de Conseils économiques et sociaux régionaux et de multiples organisations... au total plus de 600 pages : tel est Le miroir du débat.


Le Miroir du débat se veut le reflet des propos tenus pendant ces six mois autour des 22 questions formulées par la commission Thélot et la lecture de synthèses des débats locaux.

Organisé autour des trois grands thèmes - missions de l’École, réussite des élèves, amélioration du fonctionnement -, il montre un souci de rendre compte de la diversité des prises de position, de mettre en évidence les grandes lignes de forces tout en éclairant les oppositions, contradictions...
Le rapport de la commission elle-même sera élaboré pour septembre, mission confirmée tant par F. Fillon que par J. Chirac à qui C. Thélot a présenté le 22 avril « ce que disent les Français de leur École ».

Socle commun
Les valeurs de l’École sont clairement réaffirmées : laïcité, égalité, gratuité, mais aussi d’ailleurs mixité. Le risque de voir se renforcer les inégalités provoque une vraie méfiance à l’égard de la décentralisation et ce n’est pas dans ce Miroir que J.P. Raffarin trouvera un soutien à sa volonté de transférer les personnels Tos aux collectivités territoriales.
La réflexion sur les missions de l’École - instruire, éduquer, former - fait émerger la question du socle commun qui ne se réduit pas nécessairement au « lire, écrire, compter ». « La nécessité d’un socle commun, garant d’une École démocratique est une opinion très largement partagée » (p. 70), « un socle de savoirs communs qui permettent... de s’intégrer dans la société et de comprendre le monde qui l’entoure... et de lui offrir un épanouissement personnel » (p. 61).

Et le collège unique ?

« De manière quasi unanime, les participants ne souhaitent pas modifier la règle d’un collège unique pour tous... on ne souhaite pas, non plus la création de filières regroupant des élèves selon leur niveau » (p. 82). C’est bien sûr la question de la gestion de l’hétérogénéité qui est dès lors centrale. Au-delà de la piste complexe, et jalonnée de positions contradictoires, de la diversification des parcours au collège, on retrouve là des propositions déjà présentes pour la question la plus abordée dans les débats « comment motiver et faire travailler efficacement les élèves ? » : différenciation pédagogique, développement des démarches d’accompagnement individualisé, de prise en compte des différences, de rythmes d’apprentissage en particulier... tout cela signifiant le plus souvent une nécessaire action sur les effectifs, le service des enseignants (concertation pour travail en équipe) mais aussi sur les contenus et programmes, les modalités de l’évaluation, la formation des personnels, les moyens mis à leur disposition pour atteindre les objectifs...
En tout état de cause, le sentiment émerge que ce Miroir n’apportera pas beaucoup d’arguments pour soutenir un projet régressif sur le système éducatif ; mais, on le sait, l’absence d’arguments, et même l’opposition massive des personnels et des parents, n’empêche pas toujours des prises de décision désastreuses : les perspectives pour la rentrée 2004 en attestent !


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www.debatnational.education.fr

Le Miroir du débat fera l’objet d’une publication dans un format de poche à la mi-mai.